The fucking Murphy's law
Qu'on se le dise, en quoi
qu'en pensent certains esprits chagrins qui ne voudraient voir en lui qu'un
être irascible, tatillon et susceptible, dieu a de l'humour. Dieu est même un
sacré boute-en-train dont le passe-temps favori est de se foutre de la gueule
de ses ouailles. A ce titre, dieu m'en rappelle d'ailleurs un autre au
caractère formidable fortement prononcé et à cette propension si typique des
êtres exceptionnels et humbles pour l'autodérision, MOI, mais ca c'est une
autre histoire qu'il est inutile de ratiociner ici, laissons l’Histoire à son
cours.
Donc dieu est un comique, la reproduction en général
et l'existence de l'ornithorynque suffisant à asseoir ce postulat. Tout comme
nous, enfin plutôt comme vous, êtres imparfaits mais néanmoins attachants, dieu
aime à se moquer des plus faibles.
Basiquement, la recette de l’humour à gag est simple :
- une ou plusieurs personnes. Des personnes quelconques font tout à
fait l’affaire, mais pour de meilleures sensations humoristiques, il est
fortement conseillé de se munir de personnes typées, appartenant à un
groupe clairement identifiable,
une situation. Il est important de choisir une situation d’une très belle banalité. Les plus hardis pourront même se munir d’une situation chiante, la recette devenant plus délicate mais nettement plus savoureuse avec des gros morceaux de drolitude,
un élément kinarienàfoutrelà.
Quand dans la situation des
plus banales, la ou les personnes rencontrent l’élément kinarienàfoutrelà,
bingo : rire, poilade, petite goutte au fond du caleçon.
Quelques exemples communs d’humour à gag sont donnés ci-dessous.
Le point commun à tous ces
exemples est votre totale absence de contrôle sur l’élément Kinarienàfoutrelà.
Il existe et c’est déjà bcp me répondrez vous. Certes certes. Avec l’habitude,
la plupart du temps, dans une situation donnée, vous finissez par discerner le
Kinarienàfoutrelà en formation ou même vous vous prenez à imaginer des
Kinontrienàfoutrelà et à rire par avance à leur réalisation. Mais vous vous en
tenez là, vous demeurez spectateur. Rire d’autrui passe encore, mais le provoquer,
non.
Les portes du paradis lui
étant déjà grandes ouvertes et par conséquent n’ayant de compte à rendre à
personne, le privilège de dieu est de provoquer ces Kinontrienàfoutrelà. Parait
même que c’est son taffe de nous tester. Au final, dieu n’est qu’un clone à
auréole et barbe blanche de Mickael Youn, soit un de ces mecs énervants au-delà
de tout payés à s’amuser. Le plaisir ultime de dieu réside dans l’emmerdement
de tous les jours, dans ces petits riens sans intérêt ni importance qui
réussissent pourtant invariablement à vous gonfler et surtout, surtout, surtout
(après mure réflexion grammaticale et sémantique et mû par ce souci évident de
qualité littéraire afférant à ce blog, il m’est apparu évident qu’une
répétition du mot « souvent », au demeurant peu conventionnelle,
traduisait au mieux la subtilité de ma pensée) donc oui surtout vous font vous
poser des questions étranges sans queue ni tête sur la possible existence d’un
être supérieur au dessus de nous, et surtout surtout surtout, sur ses véritables
motivations. Ainsi, après avoir regroupé les poubelles, appelé l’ascenseur
histoire de ne pas avoir à attendre bêtement devant la porte, mis les chaussure
pour pas avoir froid aux petons, qui n’a pas déjà été pris de cette rage
silencieuse et calme à la vue des portes du sus-mentionné ascenseur se fermant
au moment même ou vous franchissez le seuil ? Pendant 10 minutes, il est
resté, là, attendant bien sagement, vous attendant bien sagement, conscient de
son rôle dans ce moment important. Vous sortez les bras chargés de
poubelles : il est toujours là. Et si en même temps, je descendais ce truc
aussi ? Vous rouvrez la porte, prenez ce dit truc, fermez la porte
nonchalamment. Et au moment même ou vous allez saisir la poignée de la porte
d’ascenseur, il s’en va, loin, vers d’autres ports. Pas une minute avant, non
non, juste au moment ou vous alliez la saisir cette putain de poignée,
précisément à ce moment là, exactement, le timing parfait pour vous tirer un
« non mais putain de putain de putain » et de vous retrouver comme un
con avec un tas de poubelles, injuriant un ascenseur. Comme de par hasard, ce
jour, vous ressemblez à un sdf et votre vieille voisine décide de sortir, comme
de par hasard. Et vous voilà en haillons, un tas de poubelles pour ami, injuriant
un ascenseur et espérant ainsi sincèrement le blesser dans son orgueil et le
faire revenir plus vite.
Hasard ou pas hasard ??
L’homme moderne a pris pour habitude de cataloguer ce genre d’événement sans
intérêt du quotidien sous le terme générique de Loi de Murphy, aussi appelée
loi de l’emmerdement maximum et dont une définition plus précise pourrait être
la suivante : « toutes choses étant égales, lorsque plusieurs
conclusions sont possibles, c’est toujours la plus emmerdante qui se
réalise ».