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gabuzomeuh
8 juin 2007

A bittersweet life

Kim the dog.

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Il est des films qui laissent une trace, dont le souvenir ne s'efface pas. Une incompréhension rémanente, le sentiment d'avoir été touché mais de ne pas comprendre en quoi, de ne pas en saisir toute l'étendue.

Kim est gérant d'hôtel. Jeune, beau, la classe, efficace, le bras armé d'un chef de gang, il ne laisse rien passer et est aussi expéditif qu'insensible et froid. Un chien de combat en costard et charisme. Aucune émotion, aucune sensibilité, aucun remord. Aucune question ne vient ébranler son petit monde, une ligne droite jusqu'à une fin certaine, par un chien de combat plus féroce et efficace que lui.

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U-turn...
Prière de ne pas nourrir les animaux.
Kim est chargé par son boss de surveiller sa jeune maîtresse qu'il soupsonne d'avoir une liaison, et dans l'affirmative, de s'occuper des 2 tourtereaux. Le moment venu, Kim ne peut s'y résoudre, le beau tueur implacable doute. Il lui est impossible de tuer ce qu'elle a éveillé chez lui, ce supplément d'âme qu'il s'est découvert. Enfin, il écoute, il parle, il sourit, il sort de ses schémas prédéterminés. Enfin, qqch l'empêche de dormir.
Pareil manque d'obéissance mérite punition, il faut bien faire comprendre à son chien qui est le maître. Kim est donc affectueusement mollesté et enterré vivant.
L'armée des morts
Kim sort du trou. La vengeance peut commencer.

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A bittersweet film; un film aigre-doux.
Cela faisait bien longtemps qu'un film ne m'avait pas paru si en phase avec son sujet, avec son titre. Le dernier à ce point était The Barber des frères Coen. L'homme qui n'était pas là (oui je jette des ponts énormes entre des films totalement différents et super éloignés, on me l'a déjà dit, et je prends ca comme un compliment). A bittersweet life est aigre-doux, il distille et mélange le contemplatif, le calme, le doux et une violence sèche et brutale, un rythme alangui et une frénésie morbide, le sérieux et l'humour le plus badin et le plus crétin. Toujours cette école du cinéma Coréen. Je suis fan, vraiment. Cette science de la lumière, de l'émotion profonde et kitschisée, de la violence magnifiée et élevée au rang d'art. Comme si rien n'avait de sens en soi, sauf celui qu'on lui donne. Tout peut être détourné, tout peut exprimer un chose et son contraire. Dans la lucarne de Kim Jee-Woon, les combats se font réglements de compte, fusillades kitsh et ridicules parfois, ballets hallucinants de beauté morbide et de légèreté perverse et enragée. L'avenir du cinéma se construit à l'est, définitivement, suffit de regarder les Infiltrés de Scorcese et ses 4 statuettes oscarisantes et de le comparer à l'original Infernal Affairs.

Il y a du petit prince dans ce film, dans ce mouvement d'apprivoisement du chien. Mais un chien de combat reste un chien de combat et sa réponse à toute sera toujours la violence, peut importe ce qui la motive.
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Et puis cette sensation que tout est faux. Kim sort de son trou comme un mort vivant, comme une ame en peine en quête de vengeance et qui ne trouvera le repos qu'une fois celle ci réalisée. Les dernières images modifient encore l'angle de vision: tout ca est faux, bien sur, il ne s'agit que de divagations de Kim, de son cerveau, de ce qui aurait pu arriver si il avait changé de comportement, si finalement, cette rencontre avait vraiment changé qqch en lui. Un possible. Face à son reflet, il joue un role, il rêve éveillé. On l'imagine retourner s'occuper des clients difficiles. On l'imagine imaginant ce qu'aurait pu être sa vie si il avait accepté de ressentir qqch. On imagine les 2 tourtereaux vivants leur amour une balle dans la tête. On n'en sait rien. On ne sait plus quelle a été la réalité du film. Et c'est tellement mieux comme ca.

Comment ca c'est décousu?

Oui et alors?

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Commentaires
S
Je suis d'accord, c'est une interprétation possible.<br /> J'aime bcp justement cet aspect où différentes interprétations sont possibles et où chacune d'elles donne un angle de vision différent mais toujours crédible et cohérent.<br /> <br /> Je reste sur mon interprétation finale, j'aime son coté cynique. Ce petit sourire prend alors une tout autre dimension.
B
Y'a plusieures théories pour la fin de se film. Effectivement, quand on voit kim boxé tout seul devant la glace on peut se dire qu'il s'est fait un film, mais le plus probable c'est que ce soit un flash back. On revoit kim "apres sa mort" et on voit que ce n'etait pas une machine, meme quand il était ce gérant froid et impassible. Il se bat contre lui meme et il sourit.<br /> <br /> C'est un excellent film.
gabuzomeuh
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