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gabuzomeuh
9 avril 2007

V for Vendetta

J'ai fini par me décider à voir ce film. Je n'avais pas été motivé lors de sa sortie en salle, tout le foin fait autour de son message, de son coté subversif m'ayant royalement gonflé. A ceci il convient d'ajouter les V taggés de ci de là sur les murs de ma ville dans les semaines qui suivirent. Non franchement, tout ca n'augurait rien de bon... Du temps et qq retours plutot flatteurs ont finalement eu raison de mon entetement.

Donc me voilà parti avec la boite en main essayant fébrilement de saisir de mes doigts boudinés  maladroits enfumés le DVD et de le glisser dans le lecteur. Le temps de laisser les bidules légaux de rigueur me disant que c'est pas bien de graver des films, que c'est rien que comme ca que l'industrie du film elle va mourrir, je jette un oeil distrait sur la jaquette. Et merde: "le blockbuster le plus subersif et le plus intelligent jamais réalisé". Ca sent pas bon cette histoire, je dirais même que ca sent le corbeau mort cloué sur une porte. Et déjà le film débute.

V for Vendetta, quoi que c'est? A la base, une BD d'alan Moore et David Loyd qu'elle est bien, et pour le coup, vraiment subversive et intelligente. Dans un futur  proche, c'est le bordel total dans le monde. Pour ramener la paix et l'ordre en grand Bretagne, une dictature librement choisie par le peuple a été mise en place. Du coup, c'est plus l'anarchie, le pays il est en paix, mais faut pas ouvrir sa gueule et faut utiliser son temps de cerveau disponible pour bien écouter le grand chancelier et faire tout comme il dit, sinon la police sarkoziste vous pete les rotules ou vous ampute de la vie. Fort heureusement, comme à chaque fois dans des périodes troubles au cinéma, un héros sort de l'ombre et fait rien qu'à vouloir refoutre le bordel. Vendetta, le héros, je le rappelle pour les 3 du fond qui suivent pas, donc le dénommé Vendetta fait péter des lieux symboliques à des dates symboliques, il pirate le réseau de télé et ouvre les yeux du bon peuple ("tavailleurs, travailleuses, on vous ment, on vous spolie" oups là, j'a trompé de post, quoi que ca marche quand même) sur la réalité de la société et du gouvernement. Au début, il sauve une nana super mignonne de méchants de la police du parti qui en voulaient à son derrière (celui de la nana, pas de Vandetta, c'est pas subversif à ce point).  A défaut d'autre chose (Vendetta a été tout brulé pdt un incendie et depuis, il a qq pb à s'aimer physiquement, alors de là à envisager une relation avec une femme), il lui ouvre les yeux et l'amène à prendre son destin en main et à vivre libre. A la fin, le méchant grand chancelier pleure comme une fillette, prend un balle dans la tete et tout le bon peuple londonien fait la révolution au pas, grimé en Vendetta.

Franchement, c'est un film qui se regarde très bien, on ne s'ennuit pas, c'est rythmé, sauf que... car oui, il y a un sauf que, et de taille. Intelligent et subversif qu'ils disaient. Intelligent et subversif, c'est sans doute ce qu'aurait pu être le film s'il avait été doté d'un peu de psychologie et d'une narration travaillée. Les changements dans la société suite aux actions de Vendetta, la prise de conscience de la population, la remise en marche des cerveaux, tout ca n'est qu'à peine abordé et semble  couler de source. En fait, faire une révolution, faire tomber un dictateur, c'est super simple: suffit de dire aux gens "et les gens, sortez vous les doigts du cul, on vous ment, on vous spolie" et hop, c'est bon, ni une ni deux, les gens se sortent les doigts. L'histoire s'étale sur plus d'une année et pourtant, on jurerait que tout ca ne dure pas plus de 2 semaines. Le gouvernement ne semble pas durcir sa politique. On vous l'a dit, faire une révolution, c'est facile, suffit de planter 2-3 graines et de laisser prendre. Seul le personnage du flic chargé de l'enquete sort du lot et réussi à illustrer le cheminement de celui qui réapprend le doute et le questionnement.

En fait V for Vendetta croule sous le poids de ses influences. La BD déjà, qui pour le coup est trop intelligente et complexe pour la vision grand public et formatée des frères Wakowski, spécialistes de la subversion et de la rébellion guimauves depuis matrix. Loin, très loin, plane aussi l'ombre de 1984. Et pour le coup, le film donne plutot l'impression d'etre l'adaptation de la ferme des animaux: un 1984 pour les enfants, mis en images, élagués de certaines profondeurs pour le rendre plus digeste. Et donc forcément moins percutant, moins intelligent et moins subversif.

Il manque pas grand chose pour que ce soit vraiment un bon film. Une âme sans doute. Au final, un bon divertissement révolutionnaire pop corn.

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Commentaires
S
Et il peut t'appeler maman?
D
Ouais mais même sans ça il a trop la classe ce gars ! M'en fous qu'il mette un sac sur sa tete moi...
S
C'est beau l'amour...<br /> Pour le coup, c'est vraiment aveugle.<br /> Parce que le hugo bidule, on en voit pas le plus petit bout (n'oublie pas le plaisir de sentir un petit bout grandir en soi :-))
D
Haaaaaaa Hugo Weaving... Je t'aiiiiiiiiiiiimeuh
gabuzomeuh
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