L'arbre qui cache la foret

Comment concilier symbole télévisuel fort et pureté virginale diplomatique ? Comment pouvoir d’un coté se vanter de juger et pendre un dictateur méchant-méchant-qu’-on-a-toujours-pensé-que-c’-était-le-mal-incarné sans pour autant se prendre de l’autre ses responsabilités en pleine gueule ? Vaste question à laquelle l’administration Bush et les diplomaties de tous nos beaux pays civilisés et libertaires ont trouvé une réponse assez simple et efficace semble t il. En fait, ils n’ont pas cherché bien loin la solution puisqu’ils leur a suffi d’appliquer au niveau international ce qui est déjà la norme dans nos beaux pays civilisés et libertaires… Pour cacher ce qui gratte, rien de tel que la diversion médiatique : mettre l’accent sur un point précis, réel et tangible, se focaliser dessus, en faire un foin pas possible et espérer que tant de foin ai copieusement nourri les gentils moutons de l’opinion publique.

Donc oui, Saddam, la pute de Satan, a été pendu aujourd’hui, et honnêtement, je m’en branle totalement. Sauf qu’il aura été pendu pour le massacre de 150 personne tout au plus. Le premier de ses procès. D’autres devaient suivre, pour son implication dans des génocides plus, importants, pour son régime en général, blablabla enfin pour toutes ces choses dans lesquelles l’occident a été impliqué et qu’il aurait été de mauvais ton de rappeler. Ben franchement c’est clair : si on rappelle nos erreurs et responsabilités, comment on fait après pour se gaver de la bonne conscience de la justice enfin rendue et de la lumière qui avance sur le monde, blablabla.

Orwell quand tu nous tiens…